mardi 28 juin 2011

Magenta réalise une enquête sur nos couples et a besoin de nous...

Si des études analysent fréquemment le fonctionnement des couples hétérosexuels, on dispose de beaucoup moins de connaissances sur les couples de femmes, leurs expériences et leurs représentations. Magenta réalise actuellement une enquête en ligne, sur vos représentations, votre histoire affective et vos expériences de couple-s.

Le questionnaire prend environ 30 minutes à remplir ; pour que nous puissions utiliser vos réponses, il faut que l'ensemble du questionnaire soit complété en une fois. Vous pouvez participer si vous êtes une femme attirée par d'autres femmes, exclusivement ou pas, et si vous avez vécu ou vivez une relation avec une femme. Vous pouvez aller directement à :

http://www.surveymonkey.com/s/couplesdefemmes

Nous vous remercions d'aider à une meilleure compréhension des couples et de leurs dynamiques, en acceptant d'y répondre. Une centaine de femmes résidant en Belgique ont déjà répondu, nous souhaiterions en avoir encore davantage avant d'analyser vos réponses... alors, nous faisons appel à vous!

Les données sont protégées, nous ne conserverons aucune information sur vous qui pourrait permettre de vous identifier sans votre souhait.

Un rapport sur les résultats de l'enquête sera produit en 2011 ; il sera disponible sur le site web de l'association Magenta. Les résultats seront aussi exposés lors d'un colloque international qui aura lieu à Namur le 21 septembre 2011.


Magenta est une association sans but lucratif, qui agit notamment sur les questions de santé et d'égalité, des personnes lesbiennes, gays, bis et transidentitaires et de leur entourage, familles et amie-s. Nous offrons de l'accueil, des accompagnements et du soutien psy, mais nous réalisons aussi de la formation pour les professionnel-le-s et des recherches. Plus d’info à : magenta@contactoffice.be et www.magenta-asbl.org.

Merci encore pour votre participation !

mercredi 22 juin 2011

La présomption d'hétérosexualité

« Alors, ta fille, elle regarde les garçons? Elle a un petit copain? »

Pourquoi prendre pour acquis que tout le monde est hétérosexuel-le?

Notre société présume que tout le monde l'est, que les filles sont forcément attirées par les garçons et les femmes par des hommes et vice versa.

Or, ce n'est pas toujours le cas et toutes les attirances ont la même valeur. Ce n’est pas plus normal ou valable d’être hétéro. C’est juste plus fréquent ! Les relations affectives sont toutes normales, plus ou moins fréquentes, elles font partie de la diversité humaine. La conception hétérosexiste vient du fait que la fonction de la sexualité est souvent confondue avec celle de reproduction, perçue comme naturelle et comme étant le bien-fondé de toute attraction entre les individus. Or, sexualité et reproduction sont dissociées, tant chez les hétéros que chez les gays et les lesbiennes. Cela est d’autant plus vrai depuis la révolution sexuelle et les mouvements qui soutiennent les droits des femmes et l’égalité des hommes et des femmes. Même dans la nature, dans le monde animal, on constate qu’il existe des comportements affectifs et que tout n’est pas basé sur la reproduction…

L'hétérosexisme est souvent inconscient, mais il influence directement la manière dont nous concevons le couple, la famille, les relations, la parentalité, l’accès au bonheur, etc. Il crée de nombreux préjugés, parfois lourds de conséquences sur notre bien-être.

vendredi 17 juin 2011

Oser sentir et poser ses choix vers les interventions et les professionel-le-s qui vous conviennent (suite)

• Souvent, les lesBIennes disent ne pas se sentir reçues à égalité avec les hétérosexuel-le-s lorsqu'elles demandent de l'aide dans des services généralistes. Alors, elles préfèrent parfois s'auto-soigner. Il est vrai que reprendre le contrôle sur soi, son corps, son mental, sa santé est important, dans un contexte où le pouvoir médical est très présent. Néanmoins, il importe en même temps de pouvoir accéder à des services de santé professionnels et de bénéficier des avancées médicales, autant que nécessaires.

• Si vous deviez vivre des dicriminations dans le cadre des soins de santé, vous pouvez également envisager d’en faire part à l’Ordre des Médecins, à la Commission des Psychologues ou, d’une autre manière, d’en faire part au Centre de l’Egalité des Chances.

• Avoir accès à des coordonnées précises de professionnel-le-s formé-e-s n'est pas possible : cela serait considérer comme de la publicité, et c’est interdit pour ce type de profession. Vous pouvez donc solliciter d’autres femmes sur Internet pour obtenir des adresses, vous adresser à des associations lesbiennes… Néanmoins, il faudra faire vos propres opinions : un-e professionnel-le peut être bien pour une personne et pas pour une autre, c'est la rencontre et le tissage relationnel qui vous feront sentir si cet-te professionnel-le est adéquat-e pour vous...

• Les médecins, thérapeutes et autres travailleurs-euses social-e-s sont des professionnel-le-s, soumis au secret professionnel, à un code d'éthique. Il-elle n’a pas un rôle de censeur-e ou de juge, ni de guide. Elle-il est là pour vous aider, pour vous accompagner sur votre propre chemin. S’il-elle semble trop peu connaître les réalités des personnes lesBIennes, vous pouvez l’informer, lui donner des liens web pour les professionnel-le-s, une bibliographie (cfr, demander à Magenta,
magenta@contactoffice.be). Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec votre soignant-e, choisissez-en un-e autre. Si vous ne le sentez pas, osez suivre votre feeling. Il est essentiel qu’un climat de confiance s’établisse afin de vous permettre d’aborder les questions relatives à votre intimité. Cette relation de confiance ne s’instaure pas toujours avec le premier-ère soignant-e rencontré-e.

A l’avenir, de plus en plus de professionnel-le-s vont être sensibilisé-e-s et formé-e-s sur les réalités de nos vies. Cependant, à l’heure actuelle, nous avons encore entre nos mains, une grande partie de la responsabilité de notre santé. Ne restons pas seule avec ça, parlons-en entre nous…

mardi 14 juin 2011

Oser sentir et poser ses choix vers les interventions et les professionel-le-s qui vous conviennent et parfois les aider un peu...

C'est vrai, les lesbiennes ne devraient pas avoir à éduquer les professionnel-le-s de la santé, des services sociaux. Ce n'est pas notre job de les former, c'est vrai... Mais en même temps, l'important est d'être bien suivie, alors voici quelques pistes qui pourront vous permettre d'entamer une relation de confiance avec un-e professionnel-le et de faire vos choix en termes d’accompagnement.

• Vous serez plus que probablement présumée hétérosexuelle, à priori.

• Pour certains problèmes, cela ne sera peut-être pas pertinent de dire votre orientation sexuelle... A vous de voir. Mais pour votre gynécologue, votre médecin traitant, votre thérapeute, à la clinique de fertilité, il sera souhaitable de faire part de cette partie de votre identité.

• Vous pouvez le dire directement si vous vous sentez à l'aise. Ou alors, dire les choses indirectement, fournir des éléments pour qu'il-elle puisse vous identifier comme lesbienne ou bisexuelle, comme par exemple, dire que vous venez de la part d'une amie lesbienne, ou que vous cohabitez avec une femme... afin de voir sa capacité d'accueil et d'écoute, d'ouverture, sur ce sujet... son degré de connaissances sur le sujet des orientations sexuelles.

• Aller voir une femme, un homme; c’est une question de choix et d'être à l'aise, avec une personne qui est compétent-e dans son domaine et ouvert-e aux réalités des femmes lesBIennes.

• Aller voir des thérapeutes lesbiennes ou présumées l'être, ou lesbiennes-friendly? Il ne suffit pas d'être une soignante lesbienne pour pouvoir aider d'autres lesbiennes. Mais c'est un fait que ce sont souvent des personnes lesBIennes qui font en sorte de se former de manière approfondie sur les questions d'orientations sexuelles et d'identité et de former les autres intervenant-e-s généralistes. Ce qui compte, c'est le degré de formation professionnelle sur ces sujets et un supplément d'humanité...

mardi 7 juin 2011

Les mots ont leur importance…

Gouine, broute-minou, mal-baisée, goudou, lesbienne, camionneuse…
Ces mots peuvent être utilisés comme des insultes. Pourtant, de nombreuses personnes ne pensent pas que ce se soit des insultes lesbophobes… Ce serait « juste » des mots « comme ça »…

Que ressentez-vous lorsque vous êtes traitée « comme ça » ? Que tente de faire la personne qui utilise ces mots-là ?


Il s’agit de mettre une distance avec l’autre et de prendre l’ascendant, le pouvoir sur l’autre, en le traitant de quelque chose considéré comme inférieur à soi… Il s’agit donc aussi de blesser l’autre, de la faire se sentir mal et inférieure…

Même les enfants utilisent des insultes, y compris celles liées à l’homophobie. Pédé et tapette sont intégrés dès le plus jeune âge. Or, lorsqu’un enfant a la capacité d’intégrer un rapport de domination à l’autre, il a toutes les capacités pour apprendre que les relations doivent être respectueuses et égalitaires. C’est aux adultes de lui apprendre et de lui répéter ces valeurs de société.

Ces dominations, en tant que LESbiENNES, nous les avons intégrées, inconsciemment en grande partie, et cela pèse sur notre estime de soi et notre bien-être. Le fait de ne pas tellement aimer le mot « lesbienne » peut être un exemple.

Pourtant, nous répétons parfois ces dominations entre nous (les lesbiennes « féminines » qui repoussent parfois les « butchs »). Soyons vigilantes de ne pas reproduire entre nous les rapports d’oppression qui nous blessent par ailleurs.

Enfin, certaines insultes, nous nous les réapproprions. C’est ce qu’on appelle le renversement du stigmate. Nous les reprenons à notre sauce et nous les utilisons parfois entre nous. C’est une manière de jouer avec ces mots, de changer le sens qu’ils ont, de ne plus se laisser définir ainsi.

Les mots ont leur importance, quels sont les mots qui vous font du bien à vous ?


mercredi 1 juin 2011

Ado et lesbienne?

Lire aussi en cliquant sur ce lien:
ado-et-lesbienne-suite-comment-savoir? 

On entend encore souvent dire qu'une adolescente ne peut pas savoir si elle est lesbienne ou bi. Elle pourrait se poser des questions, mais l'important serait de ne pas fermer les choix possibles qui s'ouvrent devant elle. Les préjugés sont bien ancrés.

Une grande partie des LESbiENNES ont ressenti leur premier attrait pour une fille, vers l'âge de 10-12 ans. Tout comme les jeunes hétérosexuel-le-s d'ailleurs. La différence, c'est le sentiment qui apparait parfois ensuite: « non, non, je ne suis pas ça, ce n'est pas possible!». Les jeunes LESbiENNES mettront alors, selon les contextes où elles grandissent, plus ou moins ouverts et acceptants, de quelques mois à des années pour pouvoir vivre leurs amours, pour être bien dans leurs baskets.

Certaines jeunes peuvent ressentir leur amour pour d'autres filles, sans avoir jamais eu de relations amoureuses ou sexuelles. D'autres filles peuvent avoir expérimenté une relation avec une autre fille et finalement, se sentir et vivre en tant qu'hétéro. D'autres encore peuvent avoir été avec des garçons et/ou avec des filles. Il n'y a pas de lien inconditionnel entre le fait d'expérimenter des relations intimes entre filles et de se sentir LESbiENNE.

Les jeunes filles sont baignées dans une norme sociale qui peut être pesante pour leur acceptation d'elles-mêmes : la pression à l'hétérosexualité. Cette dernière nourrit la honte ou le malaise que l'on ressent parfois, lorsque l'on tombe amoureuse d'une autre fille, même si on ne sait pas toujours aller jusqu’à nommer ce sentiment..

Pourtant, oui, on peut être ado et LESbiENNE! Il n'y a que vous seule qui pouvez savoir ce avec quoi vous vous sentez bien. Vous êtes unique, vous avez le droit d'aimer qui vous voulez, prenez soin de vous...

santedeslesbienne@gmail.com

santedeslesbienne@gmail.com